La première spécificité géologique de Trou Blanc est la blancheur de la roche qui lui a donné son nom :
En prenant un échantillon fraichement cassé et en l'observant en faisant jouer l'incidence de la lumière, on peut faire miroiter des éclats et repérer ainsi les petits cristaux qui forment cette roche (mais le plus souvent leur taille est inférieure au millimètre).
L'utilisation d'une bonne loupe suffit à distinguer les cristaux, une vision binoculaire permet en particulier de mieux repérer le relief ce qui aide énormément par rapport à la photo suivante.
Photo prise à un grossissement X20 |
Cela permet de vérifier que cette roche est entièrement cristallisée, contrairement aux laves émises en surface.
Cette roche a donc refroidit lentement en profondeur : le parcours de canyon se fait dans une ancienne zone de remontée (filon ou dyke), dans lequel le magma s'est figé. Elle était à l'époque à l'intérieur de l'édifice volcanique, le creusement du cirque de Salazie par l'érosion l'a découvert.
Une autre spécificité de cette roche est sa nature chimique ; il s'agit de syénite (plus précisément de syénite microgrenue ou microsyénite).
Lorsque de tels magmas arrivent en surface et refroidissent plus rapidement, ils donnent une roche appelée trachyte.
Cette roche correspond à une phase d'éruptions essentiellement explosives du Piton des Neiges (la roche est apparue en fin de vie du volcan, entre -210 000 et -12 000 ans). C'est très différent du fonctionnement actuel effusif (par coulées de lave) du Piton de la Fournaise.
Un exemple d'éruption explosive, celle du volcan Mayon aux Philippines en 1984 (source : Wikipedia)
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En parcourant Trou Blanc, vous avez accès à une partie étonnante de l'histoire géologique de la Réunion !
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